Entré dans la communauté des Frères de St Vincent de Paul en 1850 juste après son ordination sacerdotale, le père Henri PLANCHAT a exercé son premier ministère dans le quartier de Grenelle où il fut particulièrement touché par l’immense détresse des gens de ce quartier des faubourgs parisiens. Son cœur était particulièrement attiré par les pauvres gens victimes d’un ordre social qui s’était affranchi de tout souci de justice et de charité. « Chasseur d’âmes », il alla au-devant d’eux pour leur manifester la tendresse et la miséricorde du Bon Pasteur.
En 1863, le père Jean-Léon Le Prévost l’envoie dans le quartier de Charonne, comme aumônier du patronage Sainte Anne. Comme à Grenelle, il ne tarde pas à rayonner de son zèle apostolique. Il y instituera une œuvre chère à son cœur : « l’œuvre de la première communion des retardataires ».
Dans les ruelles et les taudis du quartier, il visite les malades, réconforte les malheureux et répond aux besoins matériels des plus pauvres qu’il rencontre sur son chemin. Lorsqu’éclate la tourmente de la guerre de 1870, l’œuvre de Sainte Anne est parvenue à son apogée. A son ministère ordinaire, il obtient l’autorisation d’ajouter celui d’aumônier d’ambulance, et il accueille au sein de l’œuvre un grand nombre de soldats blessés pendant le siège de Paris.
C’est dans ce quartier de Charonne pauvre et miséreux que l’insurrection contre le pouvoir établi trouve un terrain favorable.
Le 28 mars 1871, la Commune de Paris est proclamée, et le Jeudi Saint 6 avril le père Henri Planchat est arrêté, soupçonné par les communards de cacher des armes. Du dépôt de la préfecture où il est gardé à vue, à la prison de Mazas où il sera détenu avec d’autres otages, puis à la prison de la Roquette où il vivra ses derniers jours avant son martyre, il ne pense qu’à ceux qu’il a laissés à Charonne, à ses frères en communauté, comme aux pauvres qu’il assistait, et surtout aux enfants qui se préparaient à la première communion.
Le 26 mai, avec les cinquante prisonniers otages de la Commune, il commence le long chemin de croix depuis la prison de la Roquette en passant par le Père-Lachaise et le boulevard de Ménilmontant, jusqu’à la rue Haxo où ils seront massacrés. Un jeune homme témoin de la scène raconte : « M. Planchat avait déjà reçu sept ou huit balles. À genoux, dans l’attitude de la prière, il s’affaissait à chaque balle, puis se relevait… Une dernière balle vint frapper M. Planchat en plein front… Je le vois encore, je le vois levant les yeux au ciel, joignant les mains et tombant sur le côté. » Il sera béatifié à Paris le samedi 22 avril 2023 avec quatre autres compagnons picpuciens morts martyrs avec lui le 26 mai 1871.
En attendant ce jour de jubilation, sa vie et sa mort glorieuse seront mises en scène dès la semaine prochaine au théâtre St Léon les 8, 9, 15 et 16 octobre. Venez voir et soutenir les comédiens professionnels et amateurs qui vous interprèteront, en y mettant tout leur cœur et leur talent, la passion amoureuse qui animait le père Henri Planchat tout entier consacré au Seigneur et à sa famille religieuse vouée à l’évangélisation des pauvres, des ouvriers et des jeunes.
Avec toute l’Eglise nous rendons grâce à Dieu de la toute-puissance de l’Amour plus fort que la haine !
P Philippe Mura